Le Noir et Blanc Urbain: Quand la Ville se Prend pour un Film Muet
Ah, la photo noir et blanc d'une ville! Le summum du chic, paraît-il. Parce que, vous comprenez, enlever la couleur, c'est tellement plus profond. Comme si le bruit des klaxons et l'odeur de la poubelle se transformaient en symphonie olfactive grâce à ce simple filtre. C'est un peu comme si on disait que manger un ragoût sans épices, c'est "revenir aux saveurs authentiques".
Bon, je vous l'accorde, il y a des exceptions. Parfois, un photographe talentueux (ou chanceux) arrive à capturer une scène urbaine sous un angle qui rend le noir et blanc justifiable. Un rayon de soleil sur un immeuble Art déco, la silhouette d'un passant sous un lampadaire... Bref, des moments où le manque de couleur arrive à ne pas être le centre de l'attention.
Mais soyons honnêtes, la plupart du temps, la photo noir et blanc d'une ville, c'est surtout un moyen pour l'artiste en herbe de masquer le fait que sa photo est floue, mal cadrée, ou qu'il n'a tout simplement aucun talent pour la composition. C'est un peu comme l'apprenti cuisinier qui noie ses pâtes dans le fromage : on ne voit plus les erreurs, mais on se demande ce qu'il essayait de cacher.
Et puis, il y a le côté "j'intellectualise tout". Oser dire que la photo en couleur est banale, vulgaire, alors que le noir et blanc, c'est profond, artistique, ça demande de la réflexion. Comme si la réalité en couleurs était trop complexe pour nos petits esprits étriqués. Non, non, on préfère se réfugier dans un monde monochrome, plus facile à digérer, où tout est gris sauf notre ego surdimensionné.
Alors, la prochaine fois que vous êtes tenté de prendre votre téléphone et de photographier un immeuble gris avec un filtre noir et blanc, posez-vous la question : est-ce que je fais vraiment preuve d'originalité artistique ou est-ce que j'essaie juste de donner l'illusion d'une profondeur que je ne possède pas ? Et si la réponse est la deuxième option, rangez votre téléphone, allez prendre un café et laissez la couleur envahir vos rétines. Après tout, la réalité est bien assez déprimante comme ça, pas besoin d'en rajouter.
Le noir et blanc, un choix... audacieux?
Choisir de photographier la ville en noir et blanc, c'est un peu comme choisir de manger une pizza sans sauce tomate. C'est possible, ça se défend, mais ça demande un argumentaire solide pour justifier ce choix... osé.
Pourquoi donc s'infliger cela ?
Certains vous diront que le noir et blanc permet de mettre en valeur les contrastes, les textures, les formes. Et c'est vrai, parfois. Mais à ce compte-là, autant photographier un mur en briques, le rendu sera le même, et vous n'aurez pas à subir les regards noirs des passants qui se demandent ce que vous trouvez de si intéressant à leur ville.
Quelques conseils pour éviter le désastre
Si malgré tout, vous persistez dans votre quête du cliché urbain monochrome parfait, voici quelques conseils pour éviter le massacre visuel:
- Choisissez un sujet intéressant : non, un banc public avec un pigeon dessus, ce n'est pas intéressant, même en noir et blanc.
- Jouez avec la lumière : le noir et blanc, c'est avant tout un jeu d'ombres et de lumières.
- Ne forcez pas le trait : si votre photo a besoin d'un filtre noir et blanc pour être jolie, c'est qu'elle n'est probablement pas jolie du tout.
En conclusion, fuyez pauvres fous!
La photo noir et blanc en ville, c'est un peu comme le pantalon slim pour homme : ça peut marcher sur certains, mais la plupart du temps, c'est une catastrophe ambulante. Alors, à moins d'être un photographe de génie (ou d'avoir un ego surdimensionné), laissez la couleur illuminer vos clichés urbains.
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